Let it be

Let it be

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L'autre, Vague à l'âme

10 Jun 21

Je ne peux t’aimer qu’avec des baisers et des coquelicots.
Pablo Neruda

Voilà une jolie phrase qui illustre toute la légèreté avec laquelle on devrait seulement traiter l’amour. Simple, fluide, sans cadre, sans limites, sans exigences.
Mais je tends à projeter sur l’autre mes tourments et mes prétentions, je réclame qu’il résolve mon angoisse d’attachement, ma peur d’abandon. Je soupire de voir dans ses yeux ce reflet de moi tel que je me veux : belle, impétueuse, libre.
« Miroir, ô mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ? »

À défaut d’une relation saine et équilibrée je veux posséder l’autre comme un démon qui l’exhorterait à me renvoyer ce dont j’ai besoin, en dépit de ce qu’il est, jusqu’à lui chier dans le coeur (Blanche Gardin).
Rage de l’impuissance qui nous fait perdre nos sens…

Abandon, renoncement, confiance. Ce sont des synonymes. Curieux, non ?
L’abandon semble fataliste, le renoncement laborieux, la confiance c’est la foi.
Et pourtant si lâcher prise était si facile nous flotterions tous comme des dents-de-lion soufflés par une brise de printemps au lieu de se ferrer à cette autre réalité, celle que l’on veut. Peu importe à quel point celle-ci est loin des possibles.
Loin de la réalité, j’allais dire… où est le non-sens ?

Nos souffrances sont là car nous n’acceptons pas la réalité telle qu’elle est.
Je souffre parce que je résiste. Je me cramponne bec et ongles à cette réalité telle que je voudrais la voir. Je la biaise et je lui permets de me pénétrer ainsi, tordue. Je lui donne le pouvoir de me torturer au lieu de la laisser me traverser, glisser en moi sans écorchures.
Elle est pourtant neutre cette réalité. C’est la façon dont elle nous impacte, nous touche, dont elle s’imprime en nous qui la rend plaisante ou irritable. Si je lâche ce qui me résiste, alors je n’ai plus mal.
C’est toutefois simple.
Alors pourquoi est-il si difficile de s’y résoudre ?

Let it be


Ils en parlent :

Blanche Gardin - Être une femme / Être un homme à la minute 8’38” pour les pressés mais franchement chacune des 10 minutes valent leur pesant d’or…!

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